La Réserve fédérale a indiqué hier soir que les taux d'intérêt allaient probablement rester à leur niveau actuel dans un avenir proche. Le dollar américain s'est redressé à la suite de cette annonce.

Nous avions évoqué hier que le point clé de la réunion serait probablement le "dot plot" actualisés du FOMC, qui montre où les membres du comité attendent les taux à l’avenir. Comme nous le suspections, une poignée de membres, trois pour être précis, se sont montrés favorables à des hausses de taux en 2023, l'un des dix-sept membres étant même favorable à des hausses avant la fin 2022. La grande majorité ne voit cependant aucun changement au cours des trois prochaines années, le point médian restant dans la fourchette actuelle de 0 à 0,25%.

Il y a eu notamment une forte révision à la hausse des projections de la Fed concernant le PIB. L'économie américaine devrait se contracter de seulement 3,5% cette année, soit bien moins que les 6,5% prévus en juin. Le chômage a également été révisé à la baisse, la Fed s'attend désormais à ce que le taux de chômage tombe à 7,6% d'ici la fin de l'année, contre 9,3% en juin. Dans ses communications, le président Powell a fait remarquer que les taux ne changerait pas tant que la banque ne verrait pas le taux d'emploi atteindre son maximum et que l'inflation ne dépasserait pas modérément son objectif de 2%. Cet objectif d'inflation ne devrait pas être dépassé avant 2023.

Si la réaction du dollar à la promesse de taux bas dans un avenir proche peut sembler contre-intuitive, il convient de noter que le marché s'y attendait largement avant la réunion. Certains investisseurs s'attendaient à des perspectives encore plus optimistes, mais beaucoup sont restés quelque peu déçus par l'ambiguïté des prévisions de la Fed. Ces facteurs, combinés à une forte révision à la hausse de l'estimation du PIB de la banque, ont déclenché un dénouement des positions vendeuses en dollars, ramenant l'EUR/USD sous le niveau de 1,18 pour la première fois en une semaine.