La livre sterling a terminé jeudi en hausse par rapport à un dollar américain globalement plus faible, malgré une série de communications plus accommodantes que prévu de la Banque d'Angleterre.

La livre a d'abord chuté de plus de 0,5% par rapport aux principales devises, avant de récupérer la plupart de ses pertes, après que la Comité de Politique Monétaire (MPC) ait évoqué la possibilité de taux d'intérêt négatifs au Royaume-Uni. Le compte-rendu de la réunion indique que le MPC a discuté de l'utilisation de taux négatifs et a été informé de la manière dont une telle politique "pourrait être mise en œuvre efficacement, si les perspectives d'inflation et de production le justifiaient". Cela s'écarte quelque peu des commentaires formulés précédemment par la Banque d’Angleterre, dans lesquels elle avait fait remarquer que les taux inférieurs à zéro ne constituaient qu'une partie de la "boîte à outils" de mesures qu'elle pouvait utiliser.

Comme nous le pensions, la banque a également évoqué les risques croissants de détérioration de l'économie britannique. Le MPC a noté que les perspectives étaient "inhabituellement incertaines", mentionnant explicitement Brexit, la récente augmentation des cas de covid-19 au Royaume-Uni ainsi que la fin du dispositif de chômage partiel du gouvernement. Le vote sur le programme d'assouplissement quantitatif a cependant été légèrement “hawkish”, les membres du comité ayant voté à l'unanimité en faveur de l'absence de changement alors qu'une partie du marché avait anticipé un ou deux dissidents.

Nous pensons que la communication de la BoE laisse la porte ouverte à un nouvel assouplissement de sa politique lors de sa réunion en novembre. Bien que le passage à une politique de taux d'intérêt négatifs soit une de ces options, nous pensons qu'elle reste très peu probable en 2020. Une réduction de 10 points de base à zéro pourrait être une possibilité. Nous pensons que l'option la plus probable serait que la banque augmente son programme d'assouplissement quantitatif de 50 milliards de livres sterling supplémentaires en novembre. La BoE étant l'une des rares grandes banques centrales à vouloir assouplir sa politique dans les prochains mois, cela pourrait exercer une pression sur la livre sterling.

Le dollar américain en retrait à la suite du FOMC

Le dollar a été globalement plus faible hier, les investisseurs continuant à digérer l'annonce faite mercredi par la Fed selon laquelle aucune hausse des taux n'était probable dans un avenir proche, au moins jusqu'à la fin de 2023. Les données macroéconomiques américaines hier étaient également décevantes. Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont augmenté plus que prévu, tandis que les permis de construire et les mises en chantier pour le mois d'août ont été plus faibles que ce que les économistes avaient anticipé. Cela fait suite aux données de mercredi qui indiquent que les ventes au détail en août aux États-Unis ont augmenté à leur rythme le plus lent depuis la contraction record d'avril, soit une hausse de seulement 0,6 % en glissement mensuel. Il s'agit d'un signe légèrement inquiétant, la demande pourrait être au point mort après le fort rebond qui a suivi le confinement et le blocage de l'économie.

Les rapports économiques publiés aujourd'hui sont peu nombreux, mais les investisseurs seront attentifs aux commentaires des membres de la BCE De Guindos et Schnabel sur l'évolution du marché. En dehors de toute nouvelle information significative, nous pourrions connaître une fin de semaine relativement calme sur le marché des changes.