EUR
Les perspectives de voir l’économie européenne éviter une récession se renforcent de plus en plus. Cette semaine, le sentiment des investisseurs et les nouvelles immatriculations de voitures ont amplifié ce sentiment, qui devra être confirmé cette semaine par les PMI pour janvier qui seront publiés mardi matin.
La fin du “zéro-covid” en Chine continue d'alimenter l’appréciation de l'euro, en synergie avec la perception que la Fed peut se permettre de calmer sa politique de hausse des taux, quand la BCE ne le peut pas.
Quelques orateurs de la BCE, dont le président Lagarde, devraient fournir une confirmation supplémentaire du récent pivot agressif du régulateur monétaire européen. Le membre de la BCE, Knot, qui est certes l'un des membres les plus virulents du comité, a déclaré ce week-end qu'il s'attend à ce que le Conseil des gouverneurs relève les taux de 50 points de base lors des réunions de février et de mars, et d'autres suivront par la suite. Si d'autres membres de la BCE faisaient écho à ce sentiment, l'euro pourrait être dans une bonne semaine.
USD
Une salve de rapports et de données économiques mitigés en provenance des Etats-Unis ont été dévoilés la semaine passée. Le marché du travail reste très fort avec une nouvelle baisse importante des demandes initiales d’aides au chômage, en contraste avec la faiblesse des ventes au détails, certes très volatiles sur cette période. Après une semaine agitée, le niveau des taux d’intérêts US s’est arrêté là où ils avaient commencé.
Il est peu probable que les responsables de la Réserve fédérale fassent des vagues sur le marché si près de la réunion clé de février, mais les chiffres du PIB et, plus important encore, le rapport sur l'inflation du PCE pourraient affecter le récit selon lequel la Fed est sur le point de terminer son cycle de resserrement. Nous accorderons une attention particulière au chiffre de l'inflation sous-jacente du PCE, peut-être l'indicateur d'inflation le plus important aux yeux de la banque centrale
GBP
Au Royaume-Uni, les données économiques mitigées ont elles aussi été mitigées.
On note que le rapport sur l'emploi de novembre a été solide, notamment quant à la hausse de la croissance des salaires nominaux. De son côté, l'inflation de base n'a montré aucun signe de détente, une fois de plus. Les ventes au détail de décembre ont toutefois été faibles, sans doute en raison de la vague de froid et de la période de coupe du monde de football.
Les marchés ont ainsi décidé de se concentrer sur les points positifs et la livre sterling s'est hissée en tête du classement du groupe G10 la semaine dernière, clôturant à son plus haut niveau par rapport au dollar depuis l'été dernier. Nous nous attendons toujours à ce que la Banque d'Angleterre relève son taux d'intérêt de 50 points de base la semaine prochaine, même si la Fed se contentera de 25 points de base, ce qui permet de rendre la tendance haussière pour le GBP. La clé pour la livre sterling sera le consensus, ou l'absence de consensus, en faveur d'un resserrement supplémentaire de la politique monétaire à partir de jeudi prochain.
CHF
Au cours d'échanges plutôt mitigés, l’EUR/CHF a oscillé autour de la parité la semaine dernière. Le franc suisse s’est dans un premier temps apprécié avant d’abandonner progressivement ses gains plus tard dans la semaine. S'exprimant sur le sujet de possibles hausses de taux supplémentaires à Davos la semaine dernière, le gouverneur de la BNS, M. Jordan, a déclaré qu'un “certain resserrement est probablement à prévoir". Nous ne doutons guère que la BNS relèvera effectivement ses taux en mars, même si, comme c'est le cas pour la plupart des banques centrales du G10, la BNS semble se rapprocher de la fin de son cycle de resserrement.
Les dépôts à vue suisses ont augmenté de 2,6 milliards de CHF au cours de la semaine du 9 janvier. Il ne s'agit pas d'une variation particulièrement importante mais il convient de noter que les augmentations des dépôts à vue ont été rares au cours des derniers mois et cette augmentation est la plus importante depuis le début du mois de mai. Depuis que la BNS a commencé à s'engager dans la résorption de ses liquidités en septembre, les dépôts à vue ont nettement diminué, cette dernière intervenant sur le marché des changes pour stimuler le franc suisse. Nous continuerons à surveiller ces données, car de nouvelles augmentations des dépôts pourraient suggérer que la banque s'éloigne progressivement de son approche visant à soutenir le franc.